L’exposition Architecture without content montée cet automne au Pavillon de l’Arsenal présente les travaux élaborés par trente étudiants de l’Académie d’Architecture de Mendrisio sous la direction de l’architecte belge Kersten Geers (agence OFFICE, avec David Van Severen) assisté d’Andrea Zanderigo et Carola Daldoss . Exposés conjointement à ceux d’étudiants de l’Ecole Spéciale, ces projets conçus depuis la Suisse pour la Plaine Saint-Denis, se distinguent singulièrement de la production étudiante habituelle (…). L’atmosphère fascinante -intemporelle diront les uns, surannée répliqueront les autres- qui se dégage de ces architectures de papier nous remémore les débats d’alors. Tandis que les uns proposaient de reconstruire le langage de l’architecture en jouant essentiellement sur ses signes et ses connotations, les autres défendaient l’idée que les formes mènent une existence autonome et indépendante de leurs usages et de leurs significations antérieures. On sait à quelles impasses maniéristes ont pu conduire ces deux tendances théoriques lorsqu’elles se sont épanouies dans la commande des années 1980. Mais l’objectif de cette équipe d’enseignants à peine quarantenaires n’était pas d’organiser un revival en 2012. Simplement, en proposant aux étudiants de se réapproprier ce type de dessin, et en les affranchissant de l’obligation d’inventer à tout prix, ils leur ont plutôt proposé d’accepter un héritage jusqu’ici refoulé : celui du premier âge de la post-modernité. Plus qu’au grand Paris, c’est peut-être à cette réconciliation que ces Big Boxes dressent ici leurs monuments.
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d’a n° 213, novembre 2012
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