Durant plusieurs années, sans se connaître ni jamais se croiser, Frédéric Chaume dessinait le chantier de la Philharmonie tandis Soline Nivet et Angelique Tibau l’enregistraient. Les uns et les autres cherchant à honorer le travail des ouvriers, qui chaque matin sortaient des baraques avec leurs outils et leur château intérieur pour affronter la bête et enrichir de leurs voix et gestes le grand orchestre mécanique. Le chant de ce chantier n’existe peut-être plus que dans leurs dessins, leurs gravures ou leurs fichiers numériques. À moins que, fossile enfoui dans le béton, il n’attende ceux qui sauront l’entendre, tapi dans les silences des musiques désormais jouées à la Philharmonie ?
Notes de chantiers
(avec Frédéric Chaume) Paris : Galerie Volume, juin à juillet 2015.