Par sa dimension intrinsèquement anticipatrice, le projet architectural doit d’abord être raconté ou représenté avant d’être construit. Il a donc toujours entretenu un rapport complexe avec la fiction. Et si sa description n’est pour la plupart des architectes qu’une étape précédant son édification, d’autres ont en fait un objet littéraire ou doctrinal en soi : leurs textes fondent notre discipline commune et font la richesse de nos bibliothèques. Mais il semble que, depuis peu, cette question de la mise en récit se soit un peu déplacée. Sollicités par des territoires ou des marques en quête de lisibilité sur un marché concurrentiel à l’échelle globale, les architectes agissent de plus en plus en storytellers, chargés de reformuler les programmes en des pitchs efficaces et d’en fournir simultanément des illustrations spectaculaires. Devront-ils désormais sans relâche alimenter la machine à fabriquer des histoires ?
Form follows fiction : marques et récits de territoires
dossier thématique, d’a, n° 234, avril 2015, pp.39 – 55.
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